La forêt boréale parviendra-t-elle à se régénérer?
Je vote pour la science avec Isabelle Burgun.
Speaker 2:Bonjour à vous, j'espère que vous vous portez bien. C'est le retour de la belle saison et déjà plusieurs experts nous parlent des prochains incendies. La multiplication des feux de forêt aurait des conséquences sur la régénération de la forêt boréale, il faudra du temps aux écosystèmes forestiers canadiens pour se remettre des récents incendies très intenses de l'été dernier. Le Canada a perdu dix-huit millions d'hectares dans les récents feux de forêt. Pour faire image, c'est un tiers de la superficie de la France et des dizaines de milliers personnes ont été évacuées lors des événements de deux-mille-vingt-trois.
Speaker 2:Les scientifiques s'intéressent aux perturbations de la forêt boréale et aux conséquences à long terme des feux de forêt et des coupes forestières, la combinaison des deux, certains suggèrent que cela prendrait plus de diversité du côté du reboisement et sans doute ralentir un peu notre exploitation pour améliorer la résilience de nos forêts. Alors la forêt boréale parviendra-t-elle à se régénérer Pour le savoir ne bougez pas. Ah je vote pour la science aujourd'hui, nous nous intéressons à la régénération de la forêt boréale l'été dernier près de dix-huit millions d'hectares ont brûlé dans plus du quart au Québec avec quelles conséquences sur la forêt à court et à long terme on va le voir j'en parle aujourd'hui avec Alain Leduc professeur associé au département des sciences biologiques de l'université du Québec à Montréal, l'UQAM et membre du centre d'études de la forêt depuis sa création. Bonjour, Céline.
Speaker 1:Bonjour, bonjour.
Speaker 2:Je suis aussi en compagnie de Cassandra Waldrone chercheuse en écologie forestière à ressources naturelles Canada bonjour.
Speaker 3:Bonjour.
Speaker 2:Je suis aussi en compagnie Diane Boucher professeur en écologie aménagement forestier à l'université du Québec à Chikoutimi, bonjour.
Speaker 4:Bonjour.
Speaker 2:Il faudra du temps à la forêt boréale pour se remettre des incendies majeurs de l'été dernier, soit plus de 6 mille incendies dont près d'une cinquantaine qui persistaient encore en mois de décembre dernier, cela serait selon certains experts le pire bilan de l'histoire des feux de forêt au Canada. Le Québec a été l'un des endroits critiques particulièrement en Abitibite et miscamingue, mais aussi au nord du Québec. Les changements climatiques risquent de contribuer de plus en plus souvent à l'intensité à la multiplication des incendies. Alors comment la forêt boréale parviendra-t-elle à se régénérer Donc pour commencer professeur Leduc, présentez-nous peut être un peu la forêt boréale
Speaker 1:Elle se compose
Speaker 2:oui, elle se compose de la descente.
Speaker 1:La forêt telle qu'on la connaît maintenant, c'est-à-dire une forêt à couvert continu s'est mis en place en trois-mille et six-mille ans depuis maintenant donc c'est ça a une longue existence et on pourrait dire aussi que les feux ont toujours fait partie de la réalité de cette forêt-là donc elle s'est au fil du temps adaptée aux événements de grand feu. Et ce qu'il y a de particulier cette année, c'est que l'an dernier en fait, c'est que les les superficies brûlées, il faut remonter jusqu'en dix-neuf-cent-vingt-trois pour avoir une année similaire, donc cent cent ans en arrière. Et mais si on on regarde sur les trois-cent dernières années, c'est-à-dire qu'on avait la possibilité de faire des des travaux qui nous permettent de remonter dans le temps puis de caractériser l'insuffisance des
Speaker 4:feux.
Speaker 1:Mais on se rend compte qu'il y a eu des périodes au petit âge glaciaire par exemple dans les années dix-huit-cent-cinquante où les feux étaient beaucoup plus fréquents. Donc ce qui a caractérisé je dirais les cent dernières ou cinquante dernières années, c'est une période d'accalmie de feu. Il y avait encore des feux, mais beaucoup moins que historiquement parlant.
Speaker 2:Oui, elle se compose de quelles espèces
Speaker 1:Il y a relativement peu d'espèces par rapport à d'autres écosystèmes très diversifiés. Donc on peut dire que c'était l'espèce qui est dominante, c'est l'épinette noire et une espèce qui est très bien adaptée au feu qui qui l'accompagne, qui peut être plus abondante, c'est le pain gris. Et d'ailleurs, quand on regarde dans le temps, les l'abondance des pollens de pingri parce que les pollens, ça nous permet de remonter encore plus loin dans le temps, ils ne se décomposent pas. Ils sont fortement corrélés avec les l'incidence des feux. Donc c'est quand on traverse les périodes où il y a plus de feux, ça semble favoriser le pain gris qui lui est adapté au feu, c'est-à-dire qu'il développe des cônes qu'on dit serrotineux, donc entourés de cire qui protègent les graines des feux.
Speaker 1:Et quand arrive les feux, ça permet d'ouvrir ces cônes-là donc est déjà prête à coloniser le parterre après feu.
Speaker 2:Oui, Madame Baldrone, rappelez-nous l'importance de la forêt boréale et justement les impacts du feu sur sa biodiversité.
Speaker 3:Oui ben déjà si on si on se situe à l'échelle canadienne par exemple c'est vingt-huit pour cent de la zone boréale Montréal qui se retrouve au Canada donc vraiment la zone boréale boréale est est une importance majeure au sein du Canada évidemment comme monsieur Leduc le dit c'est une forêt qui caractérise par une dynamique où les perturbations naturelles sont bien présentes les insectes on pense sur l'épidémie aux au vent entre autres choses mais bien sûr au feu de forêt là on l'a bien réalisé l'été dernier donc la forêt boréale brûle depuis toujours mais là effectivement des années comme deux-mille-vingt-trois on constate que que les feux de forêt prennent une place majeure en forêt boréale.
Speaker 2:Oui professeur boucher quels sont pour vous les impacts des feux sur la forêt boréale puis les plus récents aussi peut-être
Speaker 4:ouais c'est ça je pense que monsieur le duc le bien mis en contexte que c'est une donnée qui est naturelle des feux de jour des feux en forêt boréale mais comme mentionné depuis cent ans on n'avait pas observé autant de se brûler dans la zone qu'on appelle la zone des forêts aménagés puis ça ça a été majeur puis c'est venu amener des des c'est venu capter l'attention si on veut marquer l'imaginaire des praticiens de la politique puis les feux de cet été dans de l'été dernier dans la la zone qu'on appelle la forêt commerciale parce qu'on veut impacter de grandes super style de forêt puis c'est venu frapper des forêts qui étaient jeunes donc où le potentiel de reproduction est à effet puis ça ça des conséquences majeures au niveau là des ce qu'on appelle des échecs de régénération donc il y a d'immenses percides on a évalué là à plus de trois-cent à quatre-cent-mille hectares de forêt qui allait mal se régénérer donc qui allait prendre qui allait avoir besoin de plantations pour retrouver des taux forestiers c'est que ça c'est des choses qui sont assez qui sont assez importantes avec les feux de l'année dernière puis quand on regarde juste ces échecs de régénération là c'est l'équivalent de 6 fois ce qui est planté à chaque année qu'on devrait mettre de l'avant pour reboiser ces secteurs là qui ne se régénéreront pas ça c'est c'est quelque chose de majeur que j'ai passé l'année dernière avec les cheveux
Speaker 2:Combien de temps ça prend à une forêt pour se régénérer peut-être professeur Leduc.
Speaker 1:Pour atteindre cette maturité sexuée, ça va dépendre
Speaker 2:de l'espèce.
Speaker 1:De l'espèce. Donc pour le pain gris, c'est aux alentours de trente-cinq ans pour que le il y a des une banque de de graines aériennes qui comptent dans les arbres et puis pour l'épinette noire on estime autour de cinquante ans ça prend pour reconstituer la banque de graines aériennes. Donc avant cette période-là, la forêt est particulièrement vulnérable au feu parce qu'il n'y a pas de graines dans les arbres encore.
Speaker 2:Oui, quand on dit que ça prend à peu près une dizaine d'années pour se régénérer, en fait la forêt n'est pas mature si je comprends bien.
Speaker 1:Non, c'est ça. C'est qu'elle est en développement avec des jeunes ou en régénération.
Speaker 2:Oui et quand il se produit un incendie sur cette jeune forêt, on perd tout.
Speaker 1:Oui, mais disons que ce ce phénomène-là de brûler des jeunes forêts était relativement mineur dans une forêt non aménagée. Il devient de plus en plus abondant dans une forêt aménagée que on rajoute la superposition coupe feu à la superposition feu feu. Et cet ajout-là, nous, on l'a estimé que la probabilité qui se produise des échecs de régénération maintenant est deux fois plus grande que dans une forêt non aménagée.
Speaker 2:Entendez madame de votre côté on on a on fait déjà des des brûlages est-ce qu'on fait des brûlages dirigés au Canada pour justement essayer de temporiser un petit peu ou de régénérer de la meilleure manière qui soit là Au
Speaker 3:Québec en tout cas on ne fait pas de de brûlage dirigé là de façon non on le fait pour à des fins scientifiques si on veut là ni le brûlage prisé pas une pratique qui est utilisée dans les du Canada de sur une base régulière donc vraiment c'est le feu naturel qui brûle comme mes collègues le disent puis l'été dernier qui a brûlé plusieurs une grande partie de de jeunes forêts issues de coupes ou d'anciens feux là qui avaient pas atteint l'âge de la maturité donc voilà ça ça on va passer un milieu de forêt à des milieux plus ouverts là.
Speaker 2:Oui qu'est-ce qu'on fait alors quand quand ces jeunes forêts brûlent, est-ce qu'on replante, qu'est-ce qu'est qu'est-ce qu'on c'est quoi la stratégie finalement
Speaker 3:C'est une bonne question évidemment quand les forêts sont trop jeunes pour être récupérées là quand on est dans une forêt qui n'est pas mature sexuellement, les arbres sont de trop petite taille pour être récoltés par la suite comme on pourrait faire dans les forêts qui seraient matures avec un volume de matières ligneuses suffisante pour procéder à une coupe de récupération. Donc évidemment oui, il y a l'option de la plantation. Monsieur Leduc pourrait en parler mieux que moi, mais par contre on n'a pas la capacité de reboiser l'entièreté des trois-cent, quatre-cent-mille hectares de de forêt qui ont qui ont brûlé puis qui n'avaient pas atteint un âge assez élevé pour pour se reproduire là donc oui il y a la il y a le reboisement, mais on a quand même une capacité limitée de reboiser toutes ces forêts là donc quelques forêts avec lesquelles on pourra malheureusement bien faire.
Speaker 2:Professeur Boucher quelle est l'influence du climat sur les régimes justement de perturbations naturelles parce que les forêts sont aussi des puits de carbone important donc si la forêt devient une lande on perd ça.
Speaker 4:Oui c'est majeur c'est vraiment climat qui contrôle habituellement en tout cas en grande partie les régimes de feu puisqu'on voit là avec les les les les différents collègues les scénarios de changement climatique c'est que justement là c'est ces conditions là qui vont être plus propices au feu dans le futur vont amener presque inexorablement là une accélération d'activité des feux tant dans un niveau de la fréquence que de la sévérité de ces feux là fait que oui si les feux deviennent plus fréquents ben idéal on va on va observer justement leur largage plus important de de carbone dans l'atmosphère ça c'est évident comparativement à des périodes là comme le disait monsieur le duc dans les derniers les années cinquante on avait pas eu beaucoup de feu là comparativement là à la huitième neuvième siècle c'est que c'est oui c'est c'est quelque chose qui est à prendre en compte c'est justement sur un largage plus important là de carbone qui va ça en lien avec les feux puis comme vous l'avez dit ben c'est lampes forestières là c'est-à-dire des forêts qui sont mal régénérées vont pour se transformer en forêt très peu dans en lampe forestière qui vont normalement capter moins de carbone qu'une forêt dense d'épinettement ou composé d'essence boréale.
Speaker 2:Oui qu'est-ce qui pousse dans une lande forestière généralement
Speaker 4:Qu'est-ce qui va pousser Ben il va avoir très peu d'arbres qui se sont régénérés habituellement là on va avoir moins de vingt-cinq pour cent de couverts forestiers puis par la suite lorsqu'on va voir il y a deux grands types de lampes il y a des lampes qui vont où on va avoir un tapis si vous voulez de lichen donc dans ces forêts dans ces landes là ça va être une dominance importante du week-end qui va amener un paquet de processus là qui vont empêcher par la suite de l'installation de d'autres aspects puis il y a aussi des lampes là qu'on appelle à donc la grande famille des héricassés là comme le thé du labrador nos bleuets font partie de la grande famille des héricassés puis c'est des landes de de de ces deux conformations là là qu'on va observer dans les dans les landes donc des landes a été cassée des landes africaines ça ça peut couvrir notre très grand territoire il y a déjà la présence de notre très vaste land qu'on va observer au sud au nord la limite nordique des forêts donc c'est il y a beaucoup de langues qui sont déjà installées là puis les landes sont là depuis des millénaires puis on n'a pas vu beaucoup de de on n'a pas vu là jusqu'à maintenant on a des des reconstitutions du passage d'une lampe vers une forêt fermée, c'est des des choses qu'on voudrait être ça c'est quand même inquiétant.
Speaker 2:Vous êtes toujours à je vote pour la science là où la science rencontre la politique, une émission produite par l'agence science presse. Vous pouvez visiter son site internet au science presse point q c point c a. Professeur Leduc, on plante souvent plus d'espèces commerciales car la forêt est aussi une industrie au Canada, ponifère, feuillus, quelle espèce il faudrait replanter pour améliorer peut-être sa résistance à la multiplication des feux qu'on qu'on connaît maintenant.
Speaker 1:C'est une bonne question, Ce qui était proposé par certains chercheurs, c'était que le pain gris était mieux adapté parce qu'il y a une période d'exposition plus courte, court risque d'accident ou d'échec de régénération. D'autres chercheurs ont proposé de de faire appel au feuillus parce que le feuillus est moins susceptible de s'enflammer et moins qu'on
Speaker 2:a fait
Speaker 1:un combustible de moins bonne qualité. Il existe au Canada une stratégie qui s'appelle un téléfeu donc qui consiste à faire des des certaines barrières de feuillus pour faciliter le combat des incendies.
Speaker 2:Comme des boucliers.
Speaker 1:Comme des boucliers, ces ces barrières-là vont être d'autant plus privilégiées qu'il y a des infrastructures à protéger ou qu'il y a des communautés qui sont exposées aux incendies forestiers. Donc on a proposé de tester cela au Québec, c'est-à-dire dans les prochaines années, on va développer ce type d'aménagement autour des municipalités.
Speaker 2:Oui, par rapport aux changements climatiques, comment on régénère ces forêts brûlées justement Est-ce que
Speaker 1:Il n'y a pas de de solution facile.
Speaker 2:Non j'imagine.
Speaker 1:Ou bien on fait appel aux aux planteurs de ce qu'on a parlé tantôt, mais il existe aussi d'autres voies. On a déjà tenté dans le passé de faire de l'ensemencement aérien. Ça consiste à survoler le facteur qui est mal régénéré puis de laisser tomber des des graines maintenant on peut le faire pardon effectivement puis ça ça pourrait être une autre chose à vérifier c'est-à-dire est-ce que c'est commercialement plus économique on pense que oui J'en vois, j'en vois pas d'autres.
Speaker 2:Entendu. Madame Paledrone, la commune de Valparadier au nord du Québec déclarait l'état d'urgence début juin de l'an dernier a évacué ses résidents, ce n'est pas la première fois, il y a évacuer ses résidents, ce n'est pas la première fois, il y a vingt-huit ans il y a eu un incendie majeur qui avait intéressé les scientifiques, nous vous, est-ce qu'on a fini de mesurer justement l'impact de ces feux de forêt sur cet écosystème.
Speaker 3:Effectivement c'est la deuxième évacuation en vingt-cinq ans environ heureusement la forêt qui avait brûlé il y a vingt-cinq ans n'a pas été touchée été épargnée de très l'été dernier Oui, mais c'est ça oui on on est on étudie les effets long terme là des feux de forêt justement vers le paradis puisqu'on a eu la chance d'avoir une équipe de recherche qui a rapidement mis en place un dispositif de suivi dans ce feu-là qui date de mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-sept où est-ce que différents types de peuplement forestiers, donc des peuplements de conifères, mais aussi des peuplements avec plus grandes composantes, ont brûlé à différents niveaux de sévérité, puis avec mon équipe on on évalue l'impact un peu plus long terme des feux de forêt sur différents aspects de l'écosystème donc oui sur la régénération donc sur les arbres sur leur composition leur densité leur capacité à se régénérer après régénérer après après le chou, mais aussi d'autres composantes de l'écosystème dont la biodiversité végétale, donc tout ce qui se trouve dans le sous-bois, la biodiversité dans les sols aussi, donc les micro-organismes présents dans les sols, donc on on continue de suivre tout ça sur le long terme parce qu'on connaît pas grand-chose sur l'impact des des perturbations naturelles mais même anthropiques là des coupes aussi passées quelques années après les perturbations puis évidemment à Valparazzi il y a aussi eu des coupes de récupération dans le feu donc ça nous ça nous permet de comparer un peu l'impact.
Speaker 3:Rappelez-nous ce que ce
Speaker 2:qu'est une coupe de récupération.
Speaker 3:Oui une coupe de récupération c'est en fait tout simplement une récolte forestière qui va être réalisée dans un peuplement qui a subi une perturbation déjà donc après un feu après une épidémie tordeuse des bourgeons d'Epinette par exemple c'est un plante spécial qui est mise en place là en fait qui qui permet d'aller récolter rapidement le bois endommagé par le feu avant que par exemple les insectes comme le longicorne viennent creuser leur tranchée dans le bois donc c'est vraiment une coupe qu'on réalise rapidement après une perturbation naturelle.
Speaker 2:Est-ce qu'on appelle des chabies
Speaker 3:Des chabies ça c'est vraiment on parle d'autre chose c'est quand c'est quand le vent affecte une forêt là puis que les arbres sont secondaires
Speaker 4:et tombent
Speaker 3:puis il peut avoir aussi des couples de récupération mais dans le
Speaker 2:cas de
Speaker 3:Valparazzi ouais exactement dans le cas de Valparazzi mais on a eu c'est ça le feu les couples de récupération puis on continue on continue de suivre l'impact de ces perturbations-là dans le temps parce que les dispositifs de recherche à long terme sont sont plutôt rares là donc c'est quand même une mine d'or d'information.
Speaker 2:Oui parce que les les feux ou les coupes c'est des stress donc c'est des successifs finalement pour un milieu.
Speaker 3:Oui ce qu'on se rend compte par contre les résultats préliminaires qu'on a dans le cas particulier de Val paradis on est ventilé avec des données jusqu'à vingt vingt-cinq ans après feu c'est que dans dans ce contexte-là où est-ce la forêt qui a brûlé était mature donc était en bonne position pour se régénérer de manière adéquate, mais effectivement la forêt s'est bien régénérée là autant la forêt coniférienne que la forêt feuillue, toutes les coupes de récupération, ce qu'on constate, c'est que malgré le fait que ça soit un stress supplémentaire dans l'écosystème ben l'impact sur la régénération que la coupe a eu est minime c'est-à-dire que la forêt se régénère très bien aussi après la coupe les principaux changements qu'on voit là dans ce cas de figure-là au niveau de la biodiversité du sous bois et des sols mais là c'est c'est un autre sujet puis je pourrais vous en parler longuement là mais qu'on parle de de la régénération vraiment dans ce cas de figure là ça se passe bien la forêt était était avec quatre-vingt quatre-vingt-dix ans au moment où ça a brûlé.
Speaker 2:Oui puis on a écrit un texte à l'agence sciences press on mettra le lien professeur Leduc pouvez-vous nous parler de comment nos choix d'aménagement forestiers ont affaibli la forêt au point de la rendre vraiment vulnérable aux
Speaker 1:Ouais c'est que on pourrait dire que la la forêt dans son état non aménagé sa moyenne d'âge tourne autour de cent-trente-cinq, cent-quarante ans. Or ici au Québec, on on on a fait des modèles, on a développé des tables de rendement et puis on s'est rendu compte que si on voulait maximiser la production ligneuse, on pouvait réduire l'âge moyen des forêts de beaucoup, c'est-à-dire avec une révolution forestière de cent ans, ce que ça veut dire, c'est qu'il n'y a jamais de forêt qui dépasse l'âge de cent ans puisqu'on les récolte toutes
Speaker 2:Avant.
Speaker 1:Avant. Et l'âge moyen de ces ces forêts ménagers là, va être de cinquante ans. Donc en rajeunissant un couvert forestier de façon importante, bon on le rend vulnérable aux échecs de régénération et vos feux.
Speaker 2:Oui on les fragilise finalement. Professeur Boucher, vous êtes expert de régénération et de restauration des forêts, certaines espèces reculent comme l'épinette après les feux, pouvez-vous un petit peu nous expliquer
Speaker 4:Oui ben c'est ça dans le fond comme on l'a dit là si les feux surviennent alors que le potentiel de reproduction de l'épinette noire n'était pas présent mais les superficies affectées vont vont observer des échecs de régénération donc on va avoir une baisse de la biomasse là de l'espèce là qui qui nous concerne c'est l'épinatoire dans ces environnements là mais pour les autres espèces habituellement là comme on le disait le pain gris vont arriver à maturité beaucoup plus jeune ça peut être même autour de de de dix à quinze ans la même vue des plantations de de dix ans arriver à se régénérer très facilement eux vont vont vont vont être en mesure de de se régénérer les feuillus c'est la même chose les feuillus habituellement quand tu auras des feux plus fréquents on va observer une augmentation du feuillus des essences feuillus comme le boulot à papier le peuplier faux tremble ils vont augmenter dans les paysages donc ça c'est y a vraiment là les espèces qui sont vraiment influencées de négativement par ces feux là étant donné leur abondance puis aussi le caractère monospécifique ça veut dire qui sont souvent la seule espèce présente sur un territoire mais l'épinatoire lui lui dit ce qui est frappé par ces feux-là puis les peuplements sont jeunes mais vont vont afficher des échecs de régénération c'est vraiment cette espèce-là qui qui est le centre de nos présentement avec ce qui s'est passé l'année dernière.
Speaker 2:Oui si on se met en mode solution peut-être professeur Leduc comment aider la forêt à être plus résiliente surtout en cette période changement climatique où on est amené à avoir peut-être plus de feu et plus de feu intense.
Speaker 1:Les feuillus par exemple a tout le temps été vu comme une espèce non désirable et moyen sur l'utilisation des fruits et ont été combattus. C'est-à-dire que quand on appliquait des éclaircies pré-commerciales, on se disparaissait des essences feuillus alors que là on pourrait très bien arrêter ces pratiques-là de Créée
Speaker 2:en trois.
Speaker 1:D'éclaircies précontrales et laisser le feuillus reprendre sa place qui est qui lui revient là. Ça ça pourrait aider un petit peu la la forêt à refermer le couvert et à recréer des conditions qui sont mieux adaptées aux changements climatiques. Parce qu'une forêt qui est mature va être plus résistante aux périodes de sécheresse qu'une jeune forêt alors.
Speaker 2:Oui madame Faldrone des comment on peut mettre justement en oeuvre des plans de récupération pour la
Speaker 3:rendre plus
Speaker 2:résiliente cette forêt-là. Oui récupération pour la rendre plus résiliente cette forêt-là. C'est une bonne question comment mettre en
Speaker 4:oeuvre des
Speaker 3:plans de récupération pour la rendre plus plus résiliente il y a différentes stratégies au niveau de la régénération ben il y a différentes études qui démontrent que grosso modo la régénération peut quand même bien études qui démontrent que grosso modo la régénération peut quand même bien se passer après couple de récupération ça dépend vraiment des contextes il y a toujours des des des solutions comme par exemple l'utilisation de de de rétention dans dans nos dans nos blocs de couple autant dans les couples non de de rétention d'arbres ou d'îlots d'arbres qu'on laisserait sur un parterre de couple avant même si on parle même de de couple régulière même pour une coupe de récupération qui permet peut-être d'être une option pour laisser potentiellement quelques graines s'il y avait un feu qui passait puis même en termes de coupe de récupération il y a certains auteurs qui suggèrent de de ne pas récupérer cent pour cent du volume après un feu par exemple mais de laisser des endroits où est-ce qu'on on laisserait du bois mort sur place certains îlots de rétention ça pourrait être des stratégies d'aménagement à envisager là pour permettre de garder un petit peu plus de de de d'hétérogénéité au fait du parterre de coupe par exemple.
Speaker 2:Oui professeur Boucher le mot de la fin va être vous le forestier en chef Louis Peltier affirme que c'est le temps d'une réflexion plus large sur notre rapport à la forêt québécoise à la lumière des événements aurions-nous besoin d'un grand chantier de la forêt évidemment rapidement oui oui
Speaker 4:oui oui ben justement on a été invité une autre réflexion nationale qui ont été qui ont été réglées le mois dernier puis c'est certain qu'il faut maintenant adresser les changements climatiques puis moi la première chose qu'il faut retenir c'est qu'on doit intégrer le risque associé au feu de forêt puis de voir qu'il y a une vulnérabilité nos forêts puis nos communautés en lien avec ça fait que je pense c'est la première chose que le gouvernement doit prendre en compte c'est intégrer le risque dans qui fait en termes d'aménagement forestier d'investissement syndical puis ça ça va être la la chose probablement la plus importante c'est de reconnaître le risque et feu peuvent amener au niveau des forêts et des communautés.
Speaker 2:Entendu ben merci beaucoup vous venez de l'entendre en été en compagnie de Yann Boucher professeur en écologie et à l'université du Québec à Chicoutimi, de Kessandra Valdrone, chercheuse en écologie forestière à ressources naturelles Canada et d'Alain Leduc, professeur associé au département des sciences biologiques de l'université du Québec à Montréal, membre du centre de la forêt. Merci à tous les trois.
Speaker 1:Merci à toi.
Speaker 4:Merci à vous.
Speaker 2:Voilà, je vote pour la science, c'est une production de la science presse avec radio v m à la régie Daniel Fortin, à la recherche cette semaine Fanny Robardcher, à la réalisation au micro Isabelle Burgen. Vous pouvez réécouter l'émission, la partager largement, visitez aussi la page de l'émission sur le site d'Evagence Sciences Presse. Passez tous et toutes une belle semaine à notre écoute.